Délices et déconfitures, l’accueil argentin

Après six mois en Asie et plus d’un mois en Polynésie, c’est au tour de l’Amérique latine de figurer sur notre magnifique liste de destinations lointaines. L’île de Pâques est chilienne et nous a servi de transition entre deux mondes. Mais la vraie aventure sud-américaine commence en Argentine et plus précisément à Buenos Aires pour les poulets.

Buenos Aires : déconvenue hivernale, gastronomie, et tourisme citadin

Le premier jour est dédié, comme vous le devinez probablement, aux découvertes culinaires. L’Argentine est en effet une terre de gastronomie de par son histoire coloniale mais aussi ses racines indiennes. Nous jetons donc notre dévolu sur une vieille brasserie typique argentine qui deviendra notre cantine pour les jours suivants. Réminiscence assurée entre vin, fromage, charcuterie et pain! Cette première journée nous permet aussi de jouer les fashionistas (ou « les reines du shopping »), à notre grand damne, afin de trouver de quoi s’équiper pour le froid. En effet, la compagnie aérienne chilienne LATAM ayant quelque peu omis de mentionner à ses passagers que l’avion en partance pour Buenos Aires avait laissé nos bagages sur l’île de Pâques. Le tout n’aurait pas été si problématique (puisque les poulets voyagent léger) si nous n’étions pas arrivés à Buenos Aires en plein hiver, Ben ne portant qu’un short et un tee-shirt (nous mentionnons au passage qu’Audrey avait, elle, anticipé la perte éventuelle du bagage en prenant une polaire, une doudoune et un leggings sur elle!).


Une fois nos premiers empanadas argentins bien digérés et après une interminable attente du livreur de bagages (qui viendra livrer uniquement le bagage de madame), nous parcourons un peu les grands classiques de la ville de nuit. Et comme marcher ça creuse, la journée se clos par un restaurant. Alors là on va vous le dire de suite, l’Argentine c’est quand même le pays où on enchaîne les restos (oui maman, je ferai attention à ma ligne après ce pays promis!), et les portions sont, il faut tout de même l’avouer, plus que généreuses! Nos balades des jours suivants nous emmènent entre autre au quartier populaire de La Boca, de San Telmo et de ses antiquaires, ainsi que l’emblématique cimetière de la Recoleta.

Buenos Aires est souvent considérée comme une ville mélangeant différentes influences européennes en Amérique du sud. Une architecture française, un trafic italien, et une gastronomie espagnole. Seul chose unique et bien locale, le tango. Nous nous rendons donc le soir dans une milonga (une sorte de bistro dédié à la danse comme il y en a des dizaines à travers la ville). Nous passons un bon moment, même si les poulets ne furent pas non plus bluffés par le show, sans doute parce qu’ils n’y connaissent rien!

Après nous être battus avec le call-center de la compagnie aérienne chilienne, le bagage manquant a bien fini par arriver, à 6h30 du matin, bah oui pourquoi pas livrer si tôt hein?! On a suffisamment rongé notre frein dans cette ville, il est temps pour les poulets de mettre les voiles vers les Andes, et pour commencer Mendoza. Bon, ce sera en avion! Oui on l’avoue, l’envie de faire vingt heures de bus est un peu moins brûlant qu’il y a quelques mois et on fait un peu les américains de temps à autre!

Mendoza et la région de San Juan : du vin, de la montagne et de la Lune

Nous commençons la découverte de la cinquième ville du pays par un walking tour (pas free, il faut toujours lâcher un petit billet quand c’est pas mal, et là c’est vraiment top). Cela nous permet de bien comprendre la structure atypique de la ville, construite autour de cinq places disposées en en croix (vous voyez? Non? Allez regarder sur google si c’est pas clair) afin de servir de refuges en cas de séismes. On se cultive un peu, et ça fait du bien. Comme tout le monde le sait, la culture ça creuse, et nous devons nous restaurer à notre première « parillada ». Comprenez par là une énorme grillade de gros avec des morceaux de viande de la taille du bras d’Audrey! Ben est aux anges, et Audrey qui rappelons-le n’est pas « grande fan de viande » se rabattra sur le vin dans LA région vinicole du pays! Il y a sûrement des gens plus malheureux que les poulets à ce moment-là, mais ça ne va pas durer…

Cette ville est plutôt agréable, avec des rues très ombragées et un énorme parc bordant le centre-ville. Une belle occasion de se balader et de gravir le Cerró de la Gloria (une petite colline) en compagnie de deux amis argentins rencontres dans l’avion et ne parlant pas un mot d’anglais. Là encore, c’est l’opportunité pour les poulets de parfaire la maîtrise de la langue de Don Quichotte et de questionner nos nouveaux amis sur leur vie de jeune argentins. Surtout en ces temps assez difficile pour l’Argentine.

Petite aparté sur la situation actuelle du pays. En arrivant ici, nous pensions découvrir un pays festif, vivant, chaleureux, comme nous nous imaginions l’Amérique latine. Cependant, depuis quelques mois (et même années pour les grandes lignes) le pays souffre d’une importante crise financière, le peso argentin ayant été dévalué de 50% en un an par rapport au dollar et à l’euro (et 80% en cinq ans). C’est assurément très avantageux pour nous, européens, de voyager dans ce pays reconnu pour être l’un des plus cher d’Amérique du Sud, cependant il en résulte une tension quelque peu palpable dans le pays où la population est exaspérée de cette situation. Les argentins voient leur loyer augmenter, leurs factures doublées et ne peuvent donc plus se permettre de sortir, ce qui confère une atmosphère un peu morose à certains bars et quartiers des villes notamment.

Ceci étant dit, les poulets s’attaquent à l’activité privilégiée de la région : la visite des vignobles de Mendoza à vélo, sécurité avant tout. Belle rigolades en perspective, c’est assurément plutôt cocasse pour nous de nous voir remettre une carte des bodegas à visiter sur la journée, par le loueur de vélos. Nous passons donc une belle journée un peu éméchés (mais de manière responsable tout de même!) à parcourir la zone vinicole, domaine après domaine, bien qu’un peu déçus par les paysages.


La silhouette montagneuse en fond est toujours le même et nous appelle. Il y a tout ces sommets enneigés au loin, et ça nous démange. Après la découverte de la ville, il est grand temps pour les poulets de repartir faire une boucle de cinq jours… en voiture cette fois ci! Notre premier arrêt se situe à Puente del Inca (le pont des Incas pour les nuls en espagnols) après avoir traversé les magnifiques pré-Andes (rideau de montagne se situant avant la cordillère des Andes). Nous saisissons là encore la chance qui s’offre à nous de découvrir tant de paysages si diversifiés ; plages et forêts tropicales sont déjà bien loin! Nous décidons de rester dormir sur place afin d’être parés à explorer le parc du mont Aconcagua le lendemain. Alors là c’est certain qu’un village de montagne à 3000 mètres d’altitude hors saison on ne peut pas dire qu’il y ait foule. Et c’est donc dans un minuscule restaurant, si on peut l’appeler ainsi, plutôt dans le salon un peu austère d’un petit papy adorable que nous dégusterons une pizza devant contenir au bas mot 10 kilos de fromage fondu. Le jour suivant est donc dédié à la randonnée dans le parc du plus haut sommet du monde après l’Himalaya : l’Aconcagua – 6962m. Il nous vient peu de mots pour décrire une si belle vue durant notre balade au pied de ce géant.

Nous prenons ensuite la direction du parc Leonicito sur une route entre désert et montagnes rouge vif, c’est magnifique, et rejoignons la petite ville de Barreal afin de séjourner dans une petite auberge aux allures de vieux ranch. L’Amérique latine comme on l’imaginait : far west et ranchs aux murs de chaux. De bonne heure et de bonne humeur (cette expression n’est pas assez utilisée selon Audrey), le plan est de se balader dans le parc naturel de Leonicito. Là encore on en prend plein la vue et le soir venu nous nous rendons à l’observatoire perché sur les hauteurs du parc naturel, lieu idéal dépourvu de toutes lumières parasite, car très éloigné de la ville, afin d’observer ce ciel étoilé. Une voie lactée magnifique et Venus, Saturne et Mars admirés de plus près dans le télescope à disposition. Après un joli levé de soleil sur les sommets culminants à 5000m aux abords de la ville, nous prenons la route nous menant jusqu’à la petite ville de Rodeo. Hors saison, on ne va pas se mentir, Rodeo c’est la tristesse incarnée avec une rue centrale en terre, et beaucoup de logements prévus pour la haute saison. Et ici la haute saison c’est 10 mois de kite-surf et de la planche à voile! Le lac attenant profitant de conditions parfaites paraît-il pour ces sports avec des vents continus à plus de 80 km/h pendant des semaines. Bon, nous on ne verra rien de ça. Juste quelques touristes argentins venus pêcher entre copains (comprenez : boire des canettes sur un petit bateau au milieu du lac).


Le dernier jour, l’une des grandes étapes de cette boucle en voiture nous attend, à savoir le parc d’Ischigualasto (à vos souhaits), plus connu sous le patronyme de « Vallée de la Lune ». La route pour rejoindre le parc est à couper le souffle, serpentant entre les montagnes, on est déjà ravis par les panoramas. Mais c’est sans compter sur ce qui nous attend à l’intérieur du parc naturel. Nous parcourons le site durant 4 heures en compagnie de notre adorable guide Daniel. On mène une petite caravane d’une quinzaine de voitures avec Daniel sur la banquette arrière qui nous donne une montagne d’infirmation entre chaque arrêt. Paysages lunaires mêlant curiosités géologiques et fossiles de dinosaures vieux de 200 millions d’années, ça déboîte. Ravis et rassasiés de paysages complètement différents de ceux observés précédemment, nous prenons la route du retour à Mendoza en faisant étape à San Juan, le temps d’un resto, pas fous les poulets.

ALERTE! Mauvaise nouvelle à venir dans ce récit! Il fallait bien qu’un aléa du voyage s’abatte sur les poulets après plus de 8 mois de voyage. On nous dérobe notre appareil photo! Les deux jours suivant ne sont assurément pas les plus heureux des poulets qui accusent un peu le coup. Le précieux étant le cadeau d’anniversaire de Ben à sa douce, et pouvant être considérer comme l’ami privilégié d’Audrey durant ce voyage qui ne compte plus le nombre de jolis clichés pris.

On décide de changer d’air, avec vingt heures de bus pour rejoindre la ville de Salta dans le nord de l’Argentine. Malheureusement dans ce pays en crise, il est impossible de trouver un nouvel appareil photo, les magasins sont vides. La bonne humeur est un peu en sourdine, on ne va pas vous mentir. Après avoir ruminés, relativisés (ça aurait pu être bien pire on sait!) et armés de leur nouvel appareil compact – jouet pour enfant – que les poulets se décident à reprendre la voiture dans la région sud de Salta. Les poulets s’excusent donc pour la qualité des prochaines photos… pas possible de faire des miracles avec ce qu’on a trouvé, mais pour se faire pardonner, on vous concoctera une vidéo maison dans le prochain article!

Les futures aventure en voiture, ça va envoyer sévère du cactus, mais ça c’est pour le prochain article de poulets!

A bientôt,

Audrey & Ben

6 Replies to “Délices et déconfitures, l’accueil argentin”

  1. Oh la loose pour l’appareil photo, j’ai l’impression de vivre un rebondissement dans ma série préférée!! Plein de bisou

    1. Le nouvel épisode de ta série fétiche est en ligne! Ca continue, accroche toi!

  2. Mon dieu, les chickens, ça donne grave envie! J’ai hâte d’y aller :)! Trop top votre article!

    1. Alors ça donne quoi vu de l’intérieur?!

  3. Vos nouvelles aventures sud américaines avec vos photos et commentaires au poil
    nous ravissent autant que celles asiatiques.La photo avec les 4 personnages (dont
    2 sur le banc) est très réussie! Bisous.Moi

    1. Nous ne sommes que les disciples de deux maîtres en ce qui concerne les personnages, on ne leur arrivent pas à la cheville!

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