On fait des bulles aux Tuamotus et tu nous hais

Après en avoir pris plein la vue sur deux des dénommées « îles hautes » polynésiennes, nous nous envolons pour l’archipel des Tuamotus, avec comme objectif principal : la plongée. Ces îles sont reconnues mondialement pour leur vie subaquatique, à nous de nous faire une idée.

Ça y est, nous voilà à l’autre bout du monde

Notre dévolu s’est jeté sur les atolls de Tikehau, Rangiroa et Fakarava. Mais avant de commencer, un instant science et culture qui vous permettra de briller à vôtre prochain cocktail mondain : mais c’est quoi un atoll?

Un atoll est en fait ce qu’il reste d’une île volcanique, comme Tahiti par exemple, après des millions d’années d’érosion et de mouvement de plaques tectoniques. Une fois le volcan sorti de l’eau, un récif corallien se forme à son pourtour (comme pour la grande barrière de corail en Australie). Puis le volcan s’érode et s’effondre sur lui-même petit à petit jusqu’à complètement disparaître. Le lagon (l’eau située à l’intérieure de la barrière) recouvre alors la totalité de le l’île telle une grande piscine (de plusieurs dizaines de kilomètres tout de même). Profond de quelques dizaines de mètres seulement alors que l’océan autour glisse à plusieurs centaines de mètres, les lagons peuvent être ouverts, ou non, sur l’océan par des passes. Celles-ci sont le simple résultat des anciennes rivières d’eau douce de l’île ayant ouvert la barrière corallienne. Bien, vous voilà armés pour bien comprendre que notre vie fut meilleure que la votre pendant ces quelques semaines.

Tranquillité et décontraction à Tikehau

C’est donc dès notre arrivée à l’aéroport international de Tikehau (non je plaisante, plutôt au minuscule aéroport de Tikehau) composé d’une petite cabane pas plus grande qu’une salle de classe que nous saisissons le sens de l’expression « bout du monde ». Notre hôte ayant décidé de ne pas nous attendre, sacré personnage, nous sommes accueillis par sa voisine qui nous couronne de fleurs. Cette tradition polynésienne est toujours pratiquée, ce qui nous ravis! Nous voilà dans notre petit paradis pour 4 jours, un camping au bord du lagon. On ne va pas vous mentir, le camping de Binic en Bretagne avec vue sur mer c’est super, mais le camping de la pension Justine ça envoi plus quand même. C’est donc subjugués par la beauté et la tranquillité de l’endroit que nous nous installons avec un autre couple de campeurs. La saison haute polynésienne bat son plein et c’est assez problématique : deux tentes sur une plage en bord de lagon. On est loin de Patrick Chirac.

Le premier jour est dédié à la découverte du motu (l’îlot composant l’atoll sur lequel est situé le village). C’est une sensation particulière, de 10 minutes, de rouler à vélo sur une langue de sable de 4 kilomètres au milieu de l’océan. Après une journée de repos bien mérité (les voyages en avion ça fatigue… hein?) à patauger avec les requins du lagon, nous réalisons notre deuxième excursion de Polynésie. Accompagnés de nos camarades de pension, la petite famille d’Uzès Marlène, Thibault, Ernestine et Charlie, nous passons une journée bien remplie. On commence en beauté par notre première rencontre avec les majestueuse raies mantas, suivie de « l’exploration » de la magnifique île aux oiseaux. Aussi bizarre que cela puisse paraître, les oiseaux sont rares en Polynésie puisque la majorité a disparu après l’introduction des rats et des chats par les colons. On finit sagement par une baignade du bout du monde sur un motu au langues de sable rose, une usine à cartes postales.

Avant de quitter l’atoll et cette sensation jusque-là inconnue d’isolation, nous prenons les kayaks pour aller profiter une dernière fois de ces petits motus solitaires.

Rangiroa, le New York des Tuamotus

Après un micro vol de 30 minutes sur notre compagnie aérienne préférée (un verre de jus d’ananas est offert à bord, les choses simples), nous atteignons l’atoll de Rangiroa. Autre joyau polynésien, l’atoll est connu notamment de nos amis plongeurs à la recherche « de gros », comme disent les initiés (comprenez gros poissons, pas de baigneurs en surpoids à a).

C’est donc après nous être installés dans le jardin/camping de Ludwig, un apiculteur installé ici depuis plus de 15 ans et accueillant des voyageurs, que nous prenons nos marques sur ce nouvel atoll. Nous en profitons pour mieux comprendre la société Paumotu (le peuple des Tuamotus) et la vie sur les atolls. Cependant, notre objectif et passe-temps principal ici est avant tout la plongée sous-marine. En effet, après la Thaïlande, les Philippines et l’Indonésie, c’est au tour de la Polynésie de nous charmer grâce à ses eaux poissonneuses à souhait.

C’est durant notre toute première plongée dans la passe de Tiputa que nous faisons la rencontre d’un groupe de dauphins nous gratifiant d’un ballet d’acrobaties, de jeux et d’échanges avec les plongeurs. Un moment magique et inoubliable offert par le monde marin qui rend Audrey émue aux larmes une fois à la surface. La deuxième plongée est dérivante (pour les non-initiés : les plongeurs se voient poussés par le courant le long du récif). C’est plus sportif mais aussi vraiment impressionnant car on se retrouve au milieu de dizaines de requins de toutes sortes. Sensations fortes assurées dans ce spot de plongée de choix. On peut se vanter de l’avoir explorer durant ce voyage maintenant!

Les jours suivants sont dédiés à la visite du village, de la ferme perlière (un classique au paradis de la perle de culture) et à un spectacle de danses polynésiennes (tant attendu par Audrey). La musique et la joie de vivre polynésienne s’avère contagieuse, et nous passons une excellente soirée. Tout ça c’est bien gentil, mais l’océan nous appelle nous renfilons nos combinaisons et nos masques. C’est difficile de décrire une plongée, surtout autour de photos saturées de bleu, mais on peut essayer…  À dériver au grès du courant dans des canyons abritant des requins nourrices, ou suspendus dans le temps dans le « bleu » (sans repère visuel si ce n’est le soleil à la surface) parmi requins, dauphins et dizaines de bancs de poissons, ou encore au coucher du soleil… bref, notre carnet de plongée se remplit bien.

Nous terminons notre étape à Rangiroa par notre troisième et dernière excursion en Polynésie. Au programme exploration de l’île aux récifs où des formations rocheuses émergées dévoilent un panorama unique entre eaux turquoises et roches volcaniques noires. Des paysages magnifiques, un déjeuner à tomber par terre, un snorkeling entourés de centaines de poissons, et un dernier au-revoir aux dauphins de la passe en bateau cette fois-ci. Un moment exceptionnel en compagnie de Toari, notre guide adorable et débordant de bonne humeur qui mettra fin à notre séjour à Rangiroa.

Un atoll sur un aquarium, Fakarava

Notre passage sur le dernier atoll polynésien est express. Nous sommes en effet contraints par les disponibilités réduites des billets d’avion, nous resterons uniquement 2 jours à Fakarava (vous pouvez nous plaindre vous savez). C’est court mais on reviendra c’est certain!

On a peu de temps sur place alors on fait l’impasse sur l’exploration à proprement parler de l’île et on retourne à notre fil rouge des atolls, vus l’avez deviné, la plongée. Après s’être bien installés dans notre camping de rêve (notre logement polynésien préféré de loin), nous effectuons deux plongées supplémentaires. Et là mesdames messieurs, il y a du gros niveau : des murs de requins loin d’être peureux nageant si près de nous que nous pourrions les toucher, dans une eau limpide regorgeant de milles et un coraux. Encore une fois, nous finissons avec les sourire aux lèvres. On en a profité, on peut dire qu’on est rassasiés du monde marin dans ce paradis des plongeurs.

Notre dernière journée polynésienne se passe à Tahiti, l’occasion pour Ben de se faire immortaliser 26 jours de bonheur. Une matinée entre les mains d’un sympathique tatoueur, quelques grimaces et jurons, et le voilà marqué à vie par cette étape. Nous noterons que seul un poulet se laissa marquer, mais bon on est un couple, une équipe, donc on peut considérer que nous sommes deux à avoir été estampillés! Une dernière soirée en compagnie de nos bienfaiteurs Antoine et Marine autour d’une bière (une seule) et de galettes bretonnes (ça en avait du moins le nom), et nous voilà embarquant dans un nouvel avion.

Nous avions beaucoup d’attentes en arrivant en Polynésie. Cette étape représentait un certain budget dans un tour du monde, et nous paraissait d’une certaine façon inaccessible. Cependant, nous pouvons maintenant dire que ce fut l’un des meilleurs choix que nous ayons pu faire dans cet itinéraire. Tout nous a absolument ravis, les habitants, les paysages montagneux ou des atolls du bout du monde, les plages au sable noir, rose ou blanc, la gastronomie, les eaux turquoises semblables à des piscines, la vie sous-marine, et surtout l’ambiance si unique qui ne laisse personne indifférent. C’est donc avec un pincement au cœur que nous quittons l’archipel de nos rêves… mais ne vous en faites pas, c’est pour mieux s’envoler pour une autre destination qui nous est chère, l’île de Pâques. Mais ça c’est pour le prochain article des poulets.

A bientôt,

Audrey & Ben, les poulets voyageurs