Notre dernière semaine au Myanmar se passe dans le centre-est du pays, au cœur de l’état Shan. Nous connaissons déjà un peu les Shans, nous les avions rencontré de l’autre côté de la frontière en Thaïlande. Les cultures et traditions ne s’arrêtent pas aux délimitations administratives et c’est très bien.
Kalaw, un bol d’air et des senteurs de pin
La première étape de notre voyage vers le lac Inle est la petite ville de Kalaw. Le trajet depuis Mandalay se fait en train (on n’a pas le choix, c’est encore la fête de l’eau de toute façon… ), et Ben devient le héros du wagon en guettant par la fenêtre les seaux d’eau nous attendant sur le bord de la voie. Pour nous remercier, une famille de quatre femmes avec qui nous partageons nos banquettes nous offrent tous les en-cas et sucreries prévus pour le trajet débordant de leur cabas. C’est vraiment leur truc de nous nourrir ici! On doit faire une correspondance d’une nuit à Thazi. Ville étape sans grand intérêt, hormis une belle rigolade quand on se prend à la sortie du train une averse tropicale magnitude 8 sur la tête! Et cette averse durera bien sûr uniquement 15 minutes top chrono, soit exactement le temps de rejoindre notre hôtel pour la nuit (bien miteux soit dit en passant!). Les six heures de train au petit matin sont exquis, campagne bucolique et petits villages desservis uniquement par ce train deux fois par jour (un aller et un retour). Kalaw, ville de départ des treks pour le lac Inle, nous voici !
Bon, après un séjour au Myanmar assez costaud en temps de trajets et nombreuses destinations, nous décidons de nous poser deux jours à Kalaw, et profiter de cette petite ville anciennement coloniale, reposante à souhait et fraîche le soir (quel bonheur!). On décide de ne pas faire de trek pour rejoindre le lac Inle, la chaleur écrasante nous dissuadant quelque peu. On se balade et on profite de l’ambiance au marché local et des rue bordées de pins glissant sur les collines de la ville. Un vrai bol d’air frais.
On rejoint donc le fameux lac Inle par la route (deux heures et demi à l’arrière d’un pick-up, c’est pas de la 1ère classe TGV), la fête de l’eau étant bien terminée, les transports sont de nouveau en service.
Inle, un peuple plus qu’un lac
A Inle, on profite d’une chose assez rare au Myanmar et c’est une chance pour nous, une chambre chez l’habitant. On dispose alors d’une énorme chambre (avec 9 fenêtres et deux grands lits!) dans un bungalow sur pilotis au cœur d’un village « flottant » au sud du lac Inle. Isolés, nous côtoyons pas mal la famille. « Mama » nous prépare à manger toute la journée (on a un en-cas toutes les deux heures!), et elle cuisine divinement bien! C’est très varié, pas mal de légumes, et que des plats typiques, non pas du pays ou même de l’état Shan, mais spécifiques au lac Inle. En effet les gens ici revendiquent vraiment leur singularité. Ils vivent sur le lac depuis des générations, tissent les fibres du lotus, le coton et la soie, roulent des cigares (cheeroot), façonnent l’argent et l’or du nord du pays pour en faire des bijoux, construisent leurs barques de pêche, ou font pousser leurs légumes sur l’eau (oui oui ça flotte un plan de tomate).
Nous découvrons les alentours en barque à rames ou à moteur (quand on ne tombe pas en panne d’essence… véridique). Temples, match de volley sur pilotis (nan on déconne, le terrain était en sur terre), vrais et faux pêcheurs (ouais, y’en à qui pausent juste pour les photos en habits « traditionnels »), lever et coucher de soleil et même un monastère sur pilotis avec buffet à volonté et gratuit. Un généreux fidèle avait fait une offrande conséquente et demandé à ce qu’en contre partie le déjeuner soit offert à quiconque le souhaiterait, donc Ben en a profité pour essayer tous les plats que les locaux lui tendaient avec le sourire! Dès que c’est à volonté, il finit tout le temps en ayant mal au ventre…
Les villages du lac ne dépassent pas le millier d’habitants et leur vie est assez simple et reculée car les accès à la route ne sont pas faciles. Mais ils semblent néanmoins heureux. La chaleur des adieux laisse quand même transparaître une certaine solitude et le plaisir d’avoir pu partager avec des voyageurs un peu de leur quotidien. Les sourires de ces gens ne sont pas forcés et resteront gravés dans nos mémoires, quelque part sur le mur des trésors de notre voyage autour du monde.
Parenthèse associative
Suivant les conseils de nos blogs préférés (merci Novo-monde), nous faisons la rencontre de Zi Zi et découvrons son restaurant Paw Paw (à prononcer Po Po) sur les bords du lac. Un restaurant qui ne se contente pas de servir du riz fris et des currys car depuis 2016, Zi Zi (à prononcer Zi Zi, ouais pas simple à l’école comme prénom si ça avait été chez nous) profite de son restaurant traditionnel pour aider les jeunes femmes birmanes à trouver leur place dans la société. Le Myanmar évolue très vite et cherche à raccrocher le wagon de l’Occident et les jeunes sont de plus en plus sensibilisés au mode de vie de nos pays « riches ». Smartphones et Facebook sont de plus en plus courants. Les repères changent, et dans un pays où la position de la femme est encore très en retrait (disons entre la cuisine et la buanderie pour simplifier), une jeune mère célibataire peut rapidement perdre pied.
Zi Zi aide donc des locales volontaires à reprendre confiance en elles, à rester investies dans le développement de leurs bébés et surtout à devenir autonomes. Pour faire tout ça, il faut un peu de moyens, d’où le restaurant. Mais il faut surtout rayonner, avoir de la visibilité. C’est là que qu’on arrive avec notre expertise gestion de projet, communication, développement web, photographie et empathie. Zi Zi a besoin d’un site web à la hauteur de son projet et nous lui proposons naturellement notre aide pour nos deux derniers jours dans son pays. L’avantage c’est qu’on pourra continuer à distance et pourquoi pas lui envoyer les voyageurs que l’on rencontrera afin de continuer à l’aider. Si vous êtes curieux ou si vous planifier d’aller visiter le lac Inle et souhaiter mettre votre temps à profit d’une bonne cause en donnant des cours d’anglais, fabriquant des petits meubles ou faisant de la recherche de financement, n’hésitez pas à faire un tour sur sucreries du restaurant Paw Paw!
Si le temps vous manque, vous serez les bienvenus pour déguster un bon repas sain et traditionnel ou suivre un cours de cuisine avec Zi Zi et sa maman de 93 ans.
Au revoir surprenant et délicieux Myanmar
Voilà, après presque quatre semaines au cœur de ce magnifique pays, nous devons nous envoler (après un énième trajet bien pourrave en bus pendant 13h qui nous fera arriver en courant à l’aéroport). Sans aucune hésitation nous mettons la note de 9.5/10 (0.5 retiré à cause des retards de bus, mais on tatillonne) pour son peuple généreux et souriant, ses paysages incroyablement variés, sa plaine des temples de Bagan, sa fête de l’eau démente, ses trajets en train dépaysant et sa cuisine toujours variée et savoureuse (bien qu’un peu grasse, mais c’est comme ça que c’est bon, non?).
On y serait bien resté une semaine de plus, voire même trois mois, mais nous avons rendez-vous à Singapour et aux Philippines pour de nouvelles aventures.
A bientôt,
Audrey & Ben
Bonjour les Petits Poulets !
Encore de magnifiques photos… et de très belles rencontres. Trop cool le village sur l eau. Message à Benjamin, le gourmand : A ce rythme tu vas prendre du poids ma petite volaille ! Attention …
Bisous et à bientôt !
Il ne faut pas compter sur Ben pour remplacer le chapon de Noël ! Il rentre toujours dans ses pantalons en 14ans.
Bonjour mes tites beautés,
Troppppppp magnifiqueeeeeee vos photos, super moment avec vous au myamar!!!
C est toujours un bonheur de vous lire
On se lève tôt pour avoir de telles photos mais ça vaut assurément le coup ! Bisous
Je crois que c’est l’article et les photos qui m’ont le plus touché! C’est incroyablement beau et différent! Merci les poulets pour ce beau partage 🙂
C’est l’un des pays qui nous a le plus touché alors c’est top que ça transparaisse ma poule! De nada. On est comme ça les poulets. On donne. On donne. On donne.
C’est vraiment trop trop beau!
Et si t’avais deux yeux, tu verrais que ça en jette deux fois plus!
Quel plaisir de lire vos articles, de vivre, à travers vos récits, vos rencontres!. Je suis vraiment fier de vous!!! C’est magnifique !! Et tjrs vos photos sublimes!
Gros bisous mes petits poulets d’amour❤😚
Toujours fan de nous ma petite maman ! On vous embarque dans nos valises que vous puissiez choisir vos prochaines destinations de retraite hihi. Bisousss
Bravo! En plus de commentaires intéressants et pertinents ,vos photos splendides,touchantes,
toujours singulières sont l’exact reflet de vos personnalités .Nous revenons de Bretagne ou nous
avons passé un superbe séjour,et bien sûr nous revenons avec de magnifiques photos « de touristes »
GrrrOOOOs bisous. Moi.
On est tellement contents que nos photos captent en effet ce que l’on vit au plus près. Je suis sûre que la Bretagne était superbe aussi, tellement de belles choses à voir en France aussi ! Gros bisous
Que de belles photos! on a l’impression d’etre présents avec vous. Et cette rencontre avec ZI ZI : énorme et émouvant. GROS BISOUS LES PETITS POULETS
Oui, on ne s’attendait vraiment pas à rencontrer quelqu’un avec une vision si limpide du monde à ce moment là de notre voyage. Malheureusement Zi Zi semble bien seule dans sa région pour aider toutes ces jeunes femmes.