Après Bagan, nous décidons de rejoindre Mandalay en bus (avec JJ Express notre compagnie préférée), la principale ville du nord du Myanmar, et découvrir ses environs. On découvre rapidement que Mandalay est aussi étendue que Yangon. La décision de louer des scooters pour la journée est adoptée à l’unanimité. Quelle bonne idée nous avons eu! Nadège s’avère être aussi bonne pilote que son frère, cela doit être dans leur sang. C’est donc sans mal que les guérandais se frayent un chemin dans la circulation birmane.
Mandalay et ses environs, au sec
Première découverte assez insolite durant cette journée à scooter : l’observation du déjeuner de 1200 moines dans ce qu’on pourrait appeler la cantine centrale des pagodes environnantes. Nous arrivons un peu tard pour nous rendre compte du flux de moines (on est souvent juste sur les horaires, une faculté de Ben…). Malgré cela, nous sommes heureux de découvrir cet endroit où les touristes sont rares et où les hommes en toges rouges bordeaux se promènent dans les rues verdoyantes du quartier d’Amarapura. Les bonzes finissent leur repas et repartent vaquer à leurs occupations quelques cahiers et stylos à la main. Les enfants modestes du quartier en profite pour les leur demander le temps qu’ils traversent la rue avant qu’ils ne s’engouffrent dans une des multiples pagodes. Nous restons un bon moment à contempler ce spectacle, à prendre 2000 photos d’enfants pour Audrey, et à jouer à toutes sortes de jeux avec eux pour Shahab.
Nous découvrons ensuite la colline de Sagaing, de l’autre côté du fleuve Irrawaddy. On galère pas mal à trouver l’escalier permettant de gravir la colline et accéder au temple situé au sommet. Heureusement pour nous, c’est en s’approchant d’un des nombreux monastères qu’un moine nommé Javana nous invite à le traverser à une condition, prendre un moment pour discuter ensemble. Les moines raffolent de ces échanges où ils peuvent parfaire leur anglais et faire découvrir leur quotidien. On a une image assez vieillotte des moines en France et Javana n’entre pas du tout dans ce moule. Comme beaucoup, c’est un moine digital 2.0 qui s’empresse de donner son adresse mail à Ben pour rester en contact. Chose utile car notre séparation n’aura été que de cinq minutes avant de recevoir notre premier mail de sa part! Un succin « comment allez-vous? » qui nous a fait beaucoup rire mais auquel on a répondu par un selfie depuis le sommet de la colline.
Après avoir découvert la pagode et nous être adonné une fois de plus à des shootings photo avec des familles birmanes, nous avons la surprise de retrouver notre moine préféré à la sortie du temple en pleine discussion avec un autre couple de français à la recherche d’une visite de grottes. Débute alors un nouveau moment insolite, où Javana nous invite à aller visiter des grottes méconnues des touristes non loin de là. C’est donc à trois sur leur scooter que Nadège et Shahab mènent Javana à destination où nous avons droit à une visite VIP de grottes creusées datant de 1670. C’est beaucoup moins spectaculaire que ça en a l’air, mais ça vaut le détour, rien que pour les moines qui nous montrent avec fierté leur système électrique fait maison.
C’est ensuite vers Inwa, quelques kilomètres au sud de Mandalay que nous finissons l’après-midi. Cette petite ville (ce gros village?) est une ancienne capitale où le temps s’est arrêté et où l’on flâne entre champs de bananiers, charrettes à cheval, et temples majestueux. Après une longue journée bien remplie, on s’accorde un break et on renoue avec l’échec pour le coucher de soleil. Malgré tous nos efforts, nous n’arrivons pas au célèbre pont U-Bein, 1,2km de teck, plus long pont du monde dans le genre. Nous avons fait face à l’incapacité chronique d’Audrey à utiliser un GPS. On ne perd pas espoir, d’ici notre retour, elle sera compétente sur ce point!
Notre deuxième journée est rythmée par la découverte de la ville de Mandalay. On découvre les ateliers de fabrication des feuilles d’or, ornements utilisés pour les milles et un bouddhas et édifices religieux du pays. Ces ateliers surprennent par leur authenticité, et surtout par le peu de moyens mécaniques qui y sont utilisés. Ce sont en fait des jeunes gens qui frappent à la masse des petites pépites d’or sans interruption des heures durant. Rythmées par les coups de massues et les champs des marteleurs, les pépites s’aplatissent jusqu’à devenir fines comme du papier à cigarette. C’est impressionnant. N’ayant pas eu notre ration quotidienne, on s’octroie une visite d’une très belle pagode en bois, car oui, il y a un quota de pagode journalier obligatoire au Myanmar!
Train-train birman pour Hsipaw
Notre prochaine étape est plus un prétexte qu’une destination en soit en ce qui nous concerne. La ville de Hsipaw au nord-ouest de Mandalay est un point de départ de nombreux treks, mais nous, on ne marche pas! Alors si on va là-bas, c’est surtout pour le voyage lui-même. Vu la longueur (en termes de temps, pas de distance, c’est pas corrélé ici…), on fait le trajet en deux parties. La première est une idée de Ben (vous voyez le genre?!), et dure plus de deux heures à l’arrière d’une camionnette hyper chargée en compagnie de quelques locaux. Pas hyper confortable mais dépaysant à souhait! Afin de varier les plaisirs (et c’est tout le but de ce voyage), on enchaîne après une nuit étape en montant dans le train reliant Pyn Oo Lwin à Hispaw. Il serpente dans la campagne et enjambe une rivière par le très impressionnant viaduc de Gokteik. Un moment magique durant lesquels nous échangerons sourires, snacks et photos avec nos voisins de wagons. Le tout sublimé par les jets, ou plutôt les seaux d’eau reçus à travers les fenêtres de notre train lancés par les habitants des villes traversées par le chemin de fer. C’est ainsi que débute notre expérience du nouvel an bouddhiste, connu aussi comme fête de l’eau!
C’est à bord que nous rencontrons AK, un tout jeune birman de 17 ans model et étudiant en mode qui détonne par son style et fait se sentir Audrey pas du tout dans le coup! On échange nos Facebook, on prend des photos, on aide AK à pratiquer son anglais, le trajet passe vite (juste sept petites heures…). La ville de Hispaw ne présente pas grand intérêt, cependant, nous profitons de l’ambiance bonne enfant durant la fête de l’eau. Petite dédicace à Maria Cayre qui déteste être arrosée, cette fête n’est résolument pas pour toi! Il y a très peu d’autres occidentaux en ville, et on devient rapidement les cibles principales des enfants et des habitants qui nous arrosent bien gentiment. Ils ont transformé les berges de la rivière en grande pool party avec bouées, noix de coco, bières et grillades. De quoi attiré la moitié de ville pour célébrer le nouvel an en bonne et due forme.
Poulets mouillés à Mandalay
Les batteries rechargées, on planifie le retour sur Mandalay par une voix plus simple que pour l’aller, par exemple en bus. Bah oui mais voilà, pendant le nouvel an, le pays est totalement paralysé durant cinq jours! La seule choses qui avance plus vite qu’un vélo, c’est le train… Tous les transports en communs sont arrêtés, il n’est pas non plus possible de louer les services d’un chauffeur privé, ils préfèrent rester en famille. Alors ça sera le train, mais jusqu’à Mandalay cette fois, et en première classe (la différence avec la seconde classe est beaucoup moins importante que ce que vous pensez, c’était pas le Concorde).
Nous voilà de retour à Mandalay où la fête de l’eau bat son plein. Nous sommes subjugués par la frénésie qui gagne la ville toute entière durant ces cinq jours. Les routes sont bordés d’enfants et d’adultes remplissant d’énormes seaux d’eau ou carrément armés de tuyaux d’arrosage afin de tremper sur le pas de leurs porte les motards et conducteurs qui passent. C’est dans le centre-ville, autour du palais que la fête atteint son paroxysme. On avait bien vu des ouvriers installer des estrades avant notre départ, mais nous pensions naïvement qu’il s’agissait de scènes pour des représentations musicales ou de danse. Pas du tout! Il s’agit en fait de perchoirs servant à accueillir des dizaines de personnes arrosant la foule en délire à coup de lances à incendie sur de la musique techno à fond les ballons! Deux avenues entières, un bon kilomètre de folie. Mais pas de panique, à la plus grande surprise des locaux, on vient armés de pistolets à eau customisés et améliorés!
On sera aussi, il faut le dire, de vraies stars éphémères puisqu’on sera pris en photos une bonne centaine de fois avec des enfants, des mamies, des jeunes, des gens saouls ou masqués. Audrey se verra même demandée d’embrasser et de toucher quelques bébés au milieu de la foule! Un sentiment étrange, mais les birmans étant tellement souriants et adorables qu’il est impossible de leur refuser quoi que ce soit, et encore moins pendant leur fête. Un vrai moment de joie et de partage avec cette population à la joie de vivre qu’on ne sera pas prêts d’oublier!
C’est bien humides que nous devons dire au revoir à Nadège et Shahab. Nos routes se séparent quelques jours avant leur retour en France. Nous avons passés deux semaines ensemble et ça nous a fait du bien. Retrouver des têtes connues, et partager une partie de notre périple en plus, un sacré cadeau! Merci d’être passés nous faire un coucou! On se revoit dans quelques mois!
Avant de quitter la ville, on décide de retrouver un peu de calme en retournant visiter Inwa, loin de la folie liée à la fête de l’eau… Échec cuisant, puisque notre moyen de transport pour parcourir les 10 kilomètres sera en fait un tuk-tuk! Moyen de transport habituellement fort agréable car bien aéré et permettant donc de profiter de l’air frais… vous nous voyez venir là! Le trajet est un vrai parcours du combattant. On se prend, sans exagérer, une bonne soixantaines de seaux d’eau en pleine face, de l’eau chaude ou gelée, c’est selon! Nos petites têtes blanches se voient de loin et nous sommes encore une fois des cibles de choix pour les locaux en pleine forme. Ce qui était très drôle la veille l’est un peu moins quand on ne peut pas riposter! C’est donc une deuxième fois que nous découvrons Inwa sous une chaleur de plomb (pratique pour sécher cela dit, hey) mais dans un calme très agréable.
Nous quittons Mandalay une seconde et dernière fois en direction du sud et du très connu lac Inle. Et comme on adore ça, on y va en train! Mais ça, c’est pour le prochain article des poulets!
A bientôt,
Audrey & Ben
Super périple et magnifiques photos encore !!!
Trop drôle la dernière vidéo, Dré est au bout de sa vie avec tous ces seaux d’eau haha
Merci ma coco. Si tu savais… Au début c’était drôle mais l’eau gelée aura eu raison de moi ! Haha. Mais à faire… Je ne peux que le recommander.
C’est clair, c’est tellement drôle de voir Dré qui essaie de garder le sourire mais qui n’en peut plus mouahaha
C’est exactement ça… La veille c’était drôle… Mais l’eau gelée à eu raison de moi.
Quelle belle aventure vous vivez! que de belles photos! Mais tu as raison Ben, j’aurais pas du tout aimé les seaux d’eau, ah non!!
Les vidéos sont géniales et ça permet de mieux se rendre compte de ce que vous vivez.
Bonne continuation mes petits poulets voyageurs.
A très bientôt
Gros bisous
Maria
On a pas à se plaindre. En effet, on vit tellement de choses que la lecture de ce blog sera là pour nous le rappeler !
Oui la fête de l’eau n’est pas pour toi maman!
Gros bisous
A mourir de rire toutes ces douches……gratuites!
Moi non plus Maria je n’aurai pas aimé ces arrosages
mais j’avoue voir les autres c’est vraiment trop drole.
encore de très belles photos et vidéos.
A bientot les petits poulets chéris
Gros bisous
La dédicace à maman est hilarante xD encore un article dépaysant et incroyable. Encore encoooooore!
Oui j’ai pensé à elle immédiatement au premier seau d’eau reçu dans la face hihi !
Magnifiques photos les poulets : Celle du Little Buddha est une grande photo, bravo.
Merci beaucoup. Audrey est assez fière de celle-ci qui tiendra une belle place dans notre futur chez nous.
On retiendra les vidéos de cet article !! C’est improbable cette fête de l’eau !
On lit la sympathie sur les visages des birmans dans vos photos ! Bisous les poulets
Ravis que ça transparaisse, c’est ce qui a fait de ces festivités un moment extraordinaire.