Hpa An, arrivée au pays des sourires
Nous arrivons sur le sol birman d’une bien drôle de manière… Le voyage depuis Hanoï fût quelque peu mouvementé. En effet, nous pouvons maintenant affirmer que trois heures de vol avec une gueule de bois (et pas une petite, la grosse avec tout ce que cela implique, on se comprend hein?), et bien c’est pas la joie. On était déjà content d’arriver à temps pour sauter dans l’avion (ne demandez pas à Audrey comment nous avons réussis cet exploit, elle avait branché le pilote auto dès la sortie du lit…), mais la joie ultime fut de réaliser qu’on avait pris un hôtel avec la navette aéroport! La suite est assez simple. Nos premières 24 heures à Yangon se résument à une douche, une sieste, un paquet de chips, un Coca, une nuit de sommeil. A trente ans on ne récupère pas de la même manière, il faudra encore 48 heures pour retrouver pleinement notre énergie poulesque.
Pour ceux qui sont un peu perdus entre Birmanie et Myanmar, Rangoon et Yangon, etc… C’est assez simple! La Birmanie est l’ancien nom de la colonie britannique (Burma en anglais), et Rangoon sa capitale de l’époque (la capitale actuelle étant Naypyidaw, entre Yangon et Mandalay). Le Myanmar n’étant pas composé uniquement de birmans (il y a aussi les Shans, très nombreux à l’est, les Mon, les Karen, les Rohingas, qui trinquent pas mal en ce moment… et beaucoup d’autres ethnies), le nom de Birmanie n’est plus approprié, même si la langue principale est bien le birman. On devrait d’ailleurs parler du « peuple du Myanmar » et non des birmans, car il s’agit uniquement de l’ethnie principale. On va essayer de respecter cela un maximum, promis.
Nous quittons Yangon où nous reviendrons un peu plus tard pour venir chercher deux voyageurs. La première étape de notre périple au Myanmar est donc un peu plus à l’est, à Hpa An (à prononcer Pa-An). On nous en a dit le plus grand bien. La région de Hpa An n’est ouverte aux touristes que depuis deux ou trois ans. On ressent d’ailleurs encore les tensions des déchirements passés du pays. La région n’est pas sous le contrôle direct du gouvernement mais sous celui de l’armée locale (les Kayin ou Karen) en accord avec le gouvernement. Mais c’est très sûr et nous ne ressentons à aucun moment un quelconque danger (les mamans, pas de soucis, ne vous inquiétez pas!).
Nous arrivons en pleine période de vacances scolaires (trois mois ici, pas mal comme break estival) et on croise énormément de touristes locaux, venus de tout le pays. Les occidentaux se font très rares, et nous devenons assez rapidement des attractions lors de nos visites. Nous découvrons la vie de stars hollywoodiennes puisqu’on n’arrête pas de nous prendre en photo, en selfie, de face, de dos, seuls ou en pause avec les locaux fascinés par nos petites gueules de blancs! Ironique puisque Audrey cherche à tout prix à leur tirer le portrait! Même les moines en vacances sortent leurs smartphones pour nous prendre en photo. Attendez-vous à voir nos tronches en photo sur un autel lors de votre prochaine retraite dans un monastère au Myanmar!
Les véritables attractions ici sont les pagodes, les gigantesques grottes décorées et parsemées de Bouddhas de toutes tailles et les points de vue sur les pics karstiques de la région (encore eux!). On découvre les environs de la ville en tuk tuk avec quatre autres personnes de notre hôtel. Nous sommes bluffés par les paysages et la gentillesse des gens au sourire rougi par ce qu’ils chiquent à longueur de journée, le bétel. Les poulets sont archi-ravis de leur journée et passent une très bonne soirée en compagnie des autres membres du petit groupe. Un couple de hambourgeois, avec qui Audrey peut pratiquer un peu son allemand et échanger les bonnes adresses de café à Hambourg, et un suisse allemand baroudeur aux mille et une histoires, toutes plus originales les unes que les autres. Le courant passe tellement entre nous cinq qu’on passera nos journées et soirées suivantes ensembles, à découvrir les alentours, regarder les couchers de soleil, et planifier nos futures retrouvailles (bah oui, les voyageurs se recroisent toujours d’une manière ou d’une autre).
Notre escapade dans la région méconnue de Hpa An n’aura duré que quelques jours mais elle fut idéale pour nous faire prendre le pouls de ce pays. La vie y est plus douce, plus calme, et les gens ont le sourire. C’est un véritable plaisir de dire bonjour naturellement au moindre passant et de recevoir la même punition en retour. En plus ça aide pas mal à pratiquer une nouvelle langue complètement différente de celles qu’on avaient découvert jusque-là.
Paranthèse capitale à Yangon
Avant la deuxième véritable étape de notre découverte du Myanmar, nous devons repasser par Yangon afin de récupérer nos deux acolytes, Nadège et Shahab, venus passer deux belles semaines en notre compagnie. Bon, on ne les récupère pas vraiment. Le trajet en bus depuis Hpa An a été encore une réussite (sept heures de route, deux heures de retard, arrivée à 4h du mat’, et on ne parle pas du confort de l’engin…). Du coup ce sont plutôt eux qui viennent nous réveiller à l’hôtel au petit matin! Nous profitons de la journée que nous avons pour visiter l’incroyable pagode Shwedagon de Yangon. Un ensemble impressionnant de 73 pagodes au sommet d’une colline. Le moins qu’on puisse dire c’est que ça brille! C’est la plus grande pagode du pays, il y a de l’or partout, on sent que la religion est importante au Myanmar.
Le planning est carré, et comme on adore ça, on réserve un nouveau bus de nuit vers Bagan pour le soir même, mais cette fois-ci en classe VIP à bord de JJ (pour Joyous Journey) Express et son slogan mémorable « The Way, The Truth, The Life ». Il est vrai que c’est autre chose. Petite couverture, petits gâteaux dans leur boite estampillée « JJ Express, it’s like an airline, but on the ground » (en français « C’est comme une compagnie aérienne, mais au sol »). Pour le coup on dort comme des bébés!
Bagan, à la poursuite du soleil
L’aube nous accueille sur la plaine de Bagan. On doit vous dire que tout comme pour les temples d’Angkor on attend beaucoup d’un tel lieu très connu des touristes et craignions d’être déçus. Cependant, soyez rassurés il n’en est rien, Bagan tient toutes ces promesses et nous éblouit dès le premier matin par sa beauté et son authenticité.
A peine les sacs posés à l’hôtel, nous prenons les commandes de nos destriers à deux roues (petits scooters chinois électriques que l’on trouve partout ici) et partons découvrir au petit matin les premiers temples. L’atmosphère est douce, il n’y a presque personne dans les environs et les touristes se font rares, nous sommes aux anges. Le but du jeu lors de l’exploration de la plaine de Bagan est de se perdre sur les pistes parcourant la petite brousse et se laisser surprendre par les milliers de temples dispersés çà et là. On garde toujours l’œil ouvert afin de trouver le meilleur point de vue pour contempler les lever et coucher du soleil. Cette activité rythmera d’une certaine façon nos journées ici.
Nous vous passons les détails descriptifs sur les temples, les photos parlent d’elles-mêmes. La profusion et la démesure de certains d’entre eux nous laissent sans voix. C’est un autre sentiment que ce que nous avons connu à Angkor car, ici, nous sommes libres d’aller presque où nous le voulons, et d’observer les temples du point de vue que nous souhaitons. Il y a très peu de monde à se perdre comme nous nous efforçons de le faire, et nous ne croisons d’autres touristes que dans les temples les plus emblématiques. Bagan ne sera inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO que l’année prochaine au plus tôt, et cela se ressent. Le site n’est pas encore submergé comme son pendant cambodgien, mais d’un autre côté, il n’est pas encore aussi bien protégé. Il nous arrive de croiser quelques touristes ne mesurant pas réellement l’impact de leur petite incursion au-delà d’une barrière ou escaladant les ruines parfois très fragiles. La quête de la plus belle photo a des effets secondaires parfois assez tristes. Mais en même temps, que c’est difficile de garder toute sa tête dans un endroit si beau!
Tout cela nous a aussi valu de grands moments de fous rires. Par exemple quand à la nuit tombée nous nous retrouvons (presque) en panne d’électricité en scooter. Audrey se voit obligée de monter avec Shahab et Nadège pour une petite virée à trois pendant que Ben pousse le scooter à la manière d’une trottinette en faisant des pointes à 10km/h. Heureusement des locaux en scooter nous ont pousser (via la jambe) jusqu’à notre hôtel. À noter aussi les tentatives d’aventuriers amateurs que nous sommes afin de débusquer les escaliers dissimulés dans les temples pour admirer le soleil couchant tout en tentant de ne pas enliser no scooters dans le sable. Ces moments valent de l’or.
Afin de varier les plaisirs dans la contemplation des temples, une des demi-journée est consacrée à une excursion au mont Popa, qui s’avérera être plutôt mitigée au final… Un temple au sommet d’un pic karstique auquel on accède par un escalier interminable. Tout au long de l’ascension, les macaques quémandent des offrandes que les pèlerins bouddhistes ne peuvent pas leur refuser, ça irait à l’encontre de leur religion. Le spectacle est assez cocasse et c’est bien ce qui a rendu cette excursion sympathique (et non pas la tentative – vaine – d’extorsion de la compagnie de minivan…).
A Bagan, comme ailleurs, les birmans sont extrêmement souriants et gentils. Ben se découvre une nouvelle passion qui est de crier « ming la pa » (« bonjour » en birman) aux locaux assis dans les taxis collectifs ou de taper dans les mains des enfants le long de la route depuis son scooter, tout en roulant bien sûr. Bref, nous sommes à scooter ou à pieds comme des poissons dans l’eau dans ce lieu magique. Le tourisme bien présent ne nous empêche pas de nous retrouver seuls au monde à de nombreuses reprises dans la brousse sur des chemins de terre ou des pistes ensablées quand Ben se prend pour un pilote du Paris Dakar… Bagan restera pour nous une superbe étape que vous ne devez manquer pour aucun prétexte lors de votre prochain voyage au Myanmar.
Les temples et le sable c’est fini (pour le moment). On reprend la route en direction de Mandalay, la deuxième ville du pays. Mais ça, c’est pour la suite des aventures des poulets!
A bientôt!
Audrey & Ben
Toujours un plaisir de vous lire les poulets ! Question: vous utilisez quoi comme appareil pour vos photos ? Parce qu´elles rendent super bien ! ( le talent des photo-poulet-graphes étant l´élément clé bien évidemment :)) Bon Baisers d´Hamburg, la ville du soleil ( sans blague, je crois que cette année on va avoir le droit à un été !!! *touche du bois* )
Depuis cet article nous avons un tout nouvel appareil, un Sony hybride a6000 et un objectif 18-135mm F3.5/5.6. Acheté au Vietnam parce que ton pays est beaucoup moins cher pour ça!!! Les photos des articles précédents avaient été faites avec un Sony Nex-5R (le modèle précédent) et une focale fixe de 30mm, beaucoup plus limitant donc. Et puis on retravaille un peu les photos sur Lightroom avant de les poster, pour corriger les petits défauts et surtout pour qu’elles reflètent le mieux possible ce qu’on a ressenti. On les stylise volontairement, en laissant parfois le naturel de côté ihih.
On touche les montants en bois de notre transat sur la plage pour que vous ayez un bel été pour une fois!
Ah vous utilisez lightroom, j´ai jamais eu l´occaz de tester ca, mais j´en ai eu de très bon écho…vous ne blaguez pas les enfants ! Très bon boulot en tout cas, je voyage depuis mon bureau (ca bosse carrément dur ici…mais bon je me permet de procrastiner…la faute à votre blog!)
Ah ah ah bande de crapules…profitez bien de la playa, n´oubliez pas de vous badigeonner comme il faut à la creme solaire mes petits blancs de poulet 😉
La grosse bise d´HH
Les photos sont superbes! Que l’énergie poulesque soit avec vous! Encore un gros merci à Nadège pour l’envoi de l’appareil photo <3
L’énergie poulesque était au maximum en Myanmar. On se repose aux philippines… Et pour l’appareil vu tes photos de Corée ça va être top de les voir ensemble ! Gros bisous ma Joe
Coucou les Poulets !
Il est vrai qu’à 30 ans il est difficile de se remettre de certains abus mais vous verrez qu’à 40 ans c’est encore plus long…
Toujours un grand bravo pour les commentaires et les photos, vous allez devenir incollable sur Bouddha.
Bisous et bonne route !
Et bien on va bien souffrir à 40 ans en effet. Cela dit les cuites à l’alcool de riz made in Vietnam, cela ne devrait pas arriver trop souvent hihi. Bisous
D’abord bravo pour vos commentaires et vos photos c’ est carrément du reportage de professionnel
Ensuite Audrey bon et joyeux anniversaire en attendant maman avec laquelle nous t’enverrons une
sympathique carte .Pour toi Ben bon et joyeux non anniversaire.Le Chat est fier de vous.Michel
On ne veut pas décevoir le chat. J’attends une illustration de nous en voyage aux côtés du chat à mon retour !
Ah! J’oubliais…….Grand bonjour à Nadège et Shahab de nous deux.
Toujours un plaisir de vous lire ! Vos photos sont sublimes les couleurs à couper le souffle . Enjoy les poulets !
Merci ma Elo ! J’avoue que le Myanmar était assurément photogénique !