L’île de Cat Ba ou la baie d’Halong autrement
Après plus de trois mois dans les terres, il était temps de revoir la côte qui nous manquait pas mal à tous les deux. Direction l’île de Cat Ba, une alternative (encore assez) méconnue pour découvrir la baie d’Halong. Après un énième trajet en bus de nuit vietnamien de jour (oui oui, allez comprendre pourquoi nous voilà étendue dans une semi-couchette durant des trajets en plein jour, c’est une autre culture hein!) nous voilà donc arrivés sur l’île.
La première impression n’est pas sensationnelle. On connait les vietnamiens et leur gout affirmé pour le ciment, et donc sans surprise, la jetée n’en met pas plein la vue il faut le dire. La même impression se confirme lors de la découverte des trois plages de l’île, qui sont loin d’être magiques. Le littoral est complètement défiguré par les complexes hôteliers qui sortent de terre comme des champignons. En effet, l’essor de Cat Ba est notable et les constructions se multiplient aux quatre coins de l’île afin de répondre à un nouveau flux touristique. Cat Ba, alternative à Halong, a accueilli 2 000 000 de personnes en 2017 grâce à un nouvel accès par la route, alors que ce nombre était de 800 000 l’année précédente!
Cependant, les poulets restent positifs, l’objectif premier de cette étape étant la découverte des baies d’Halong et de Lan Ha qui encerclent Cat Ba, ainsi que du centre de l’île, encore préservé des constructions.
Le meilleur (et seul) moyen de découvrir les alentours de l’île est de prendre place à bord d’une excursion en bateau. Nous passons une journée magnifique à quinze sur un bateau normalement conçus pour cinquante personnes. Nul doute que l’embarcation doit être remplie à bloc durant la haute saison. Au menu de de tour en bateau : visite de la baie de Lan Ha (la petite sœur d’Halong qui n’a rien à lui envier), baignade dans la baie d’Halong et son eau transparente (seul moment de la journée où le soleil à pointer son nez), kayak dans les grottes en partie immergées et déjeuner copieux préparer à bord par l’équipage! Un choix qu’on ne regrettera pas puisque le guide réussira à nous faire découvrir les trésors de la baie d’Halong loin de la foule de touristes, présente en masse et à l’année au cœur de ce joyau du patrimoine mondial.
La deuxième journée est consacrée à une « randonnée » dans le parc naturel du centre de l’île (plutôt « grosse balade », mais n’étant pas des férus de marche à pied, et vu que ça grimpe sévère durant plus d’une heure, on pourra accepter le terme « randonnée », fin de la parenthèse).
Une vue époustouflante sur les montagnes verdoyantes recouvrant presque entièrement l’île s’offre à nous. On a aussi la confirmation qu’il n’y a bien qu’une seule et unique route traversant Cat Ba d’un bout à l’autre. Un superbe point de vue nous permettant de quitter l’île sur une belle impression, avec en plus les délicieux fruits de mer et poisson cuisinés à la vietnamienne. Vous nous connaissez, on a fini notre assiette sans se faire prier!
Tam Coc, des rizières en veux-tu en voilà!
Une étape bien connue des voyages au Vietnam est la découverte des rizières de Tam Coc, appelée aussi baie d’Halong terrestre. Bien que nous essayons au maximum d’éviter les destinations archi-touristiques, cette étape demeurait tout de même au programme. Audrey n’avait pas encore eu son compte de rizières, ayant traversé pour l’instant les pays lors de leur saison sèche. Et une rizière asséchée ressemble à s’y méprendre à un terrain de camping non ombragé sur la côte d’Azur! C’est donc ravis que nous découvrons les paysages de Tam Coc, des rizières vertes fluo au pied de massifs karstiques.
Premier jour, arrivée dans ce haut-lieu touristique à l’asiatique, on profite de notre bungalow à deux hamacs (la classe!) avec vue sur la montagne et les rizières pour peindre, lire, et se reposer.
Le second jour, nous décidons de changer d’hôtel (le premier étant en fait une belle arnaque les amis! Un des hamacs a même cédé sous le poids de Ben…) et de louer des scooters afin de rejoindre l’embarcadère de Trang Anh, point d’entrée principal de ce site classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Pas trop d’options dans ce parc naturel, on embarque pour la balade en barque avec rameur pendant trois heures, durant lesquelles, la baie d’Halong terrestre tient toutes ses promesses. Notre rameur, souriant, et serviable n’hésite pas à se jeter à l’eau (après nous avoir demandé la permission!) pour partir avec ses collègues à la recherche d’un téléphone portable perdu par une touriste chinoise à bord d’un bateau voisin. Le dévouement au service du touriste, impressionnant!
Nous complétons notre séjour à Tam Coc par la visite du parc aux oiseaux. Une sorte de parc aménagé qui accueille à la tombée de la nuit des centaines d’oiseaux venant se regrouper sur trois ou quatre arbres et qui font le bonheur des ornithologues amateurs postés sur les hauteurs du parc.
Trois heures de barque ça n’était pas suffisant, nous décidons d’accepter la balade proposée par une petite dame ayant entendu notre budget limité durant une conversation musclée avec l’une de ses collègues (entendre Ben le calme hurler « I’m not a dollar, I’m not a dollar, this is robbery! », ça marque). Alors là messieurs dames, le petit traquenard (pas le gros car au final on aura bien rigolé et cela ne nous aura pas coûté bien cher) cette promenade « non conventionnelle ». A peine partis sur notre embarcation quelque peu modeste, nous découvrons un tractopelle construisant une nouvelle digue sur notre canal. Petite information que la rameuse n’avait pas vraiment l’air de connaître. Elle ne se démonte pas et nous fait changer de barque de l’autre côté de la digue. Dix minutes plus tard, notre barque se trouve prise au piège dans un amas de nénuphars, la rameuse demande donc à Ben de se munir d’une rame et de se poster à l’avant du bateau pour nous frayer un chemin à travers les plantes gênant notre passage. Une trentaine de mètres et pas mal d’efforts plus loin, l’athlète fût remercier par notre rameuse et une amie à elle en ayant profiter pour passer! C’est donc après un peu plus d’une heure seulement (contre les deux heures prévues) que la rameuse nous ramène à bon port après avoir proposé à Audrey… un massage! Une expérience vraiment originale!
Rassasiés de nos balades en bateau plus ou moins réussies, nous finissons notre séjour à Tam Coc par un point de vue saisissant sur les rizières et les canaux. Et après quelques dizaines de kilomètres en scooter supplémentaires, on improvise une visite au centre de secours pour singes, principalement gibbons et langurs. On notera deux choses sur cette dernière visite, la première étant que la route vers le parc naturel hébergeant ce centre sera superbe, des champs de riz à perte de vue sous un ciel orageux (à travers des villages ruraux peu habitués aux touristes, enfin). Et la deuxième étant que depuis ce jour, Audrey peut se targuer de fournir une très belle imitation du gibbon (prestation sur demande à notre retour).
C’est à notre hôtel chez une famille vietnamienne d’une gentillesse incroyable, que nous rencontrons Paul et Maryse, un couple de retraités suisse qui nous offrent une place dans leur taxi privé pour retourner sur Hanoï. Nos poulets voyagent dans le luxe et la volupté maintenant ! (PS: nous attendons leur commentaire sur notre blog avec impatience! 2.0 ou rien!)
Notre voyage au Vietnam touche à sa fin et notre ressenti est très positif car nous avons la sensation d’avoir réussi à découvrir des endroits magnifiques par des chemins détournés. Tâche ardue dans un pays si touristique!
Aussi, ce qui fait avant tout un pays, c’est son peuple (il faut lire cette phrase avec un air digne). Au sujet des vietnamiens, pléthore d’articles recense leur froideur et leur manque de sens du service malgré un essor touristique hors du commun. Nous arrivions donc avec cette image mais envieux de nous faire notre propre idée que nous nous sommes lancés à la découverte du Vietnam. Il est vrai que nous avons pu constater que comme partout dans les pays plus développés, on tombe sur des personnes plus ou moins agréables. Il faut le dire les Vietnamiens ne sont pas dotés de ce qu’on pourrait appeler une tendresse infinie. Ils sont plutôt durs et même parfois un peu rustres! Cependant, hormis la fois où Ben s’est fait éjecter de deux pharmacies à la recherche de quoi soigner sa douce, c’est très vite que nous nous sommes habitués au caractère vietnamien. On peut le dire avec le sourire aujourd’hui, nous avons bien rencontré des dizaines de vietnamiens adorables et prêts à nous aider.
Nous attribuerons la note de 8/10 pour ce pays où le ciment règne en maître, et c’est un couple franco-portugais qui parle! Mention spéciale pour la gastronomie vietnamienne qui restera au tableau d’honneur des goulus (fins gastronomes) que nous sommes!
Prochaine étape, le tant désiré Myanmar, mais ça c’est pour un prochain article des poulets!
A bientôt,
Ben & Audrey
Ben , ton hamac a cédé sous ton poids, je t’ai toujours dit que tu es trop gros! Audrey, comme toi
je connais un gars à Bayonne qui fait le gibbon, d’ailleurs il est connu sous le nom de Gibbon de
Bayonne. Bon, à part ces considérations hautement philosophiques votre voyage se révèle toujours
aussi formidable et vos larges sourires font plaisir à voir. Bisous……. Moi.
Je te ferai aussi une imitation du jambon papa si tu veux !
Comme toujours vous nous faites voyager. Merci!!!
Je sais, je manque d’originalité dans mes commentaires, mais je ne vais même pas essayer de rivaliser avec Michel!
Bonne continuation, gros bisous mes petits poulets voyageurs!
Les parents… Les plus grands fans hihi. Gros bisous
Que de belles aventures encore!Ben le roi de la rame………dans les nénuphars,
énorme!quel gag.Moi aussi Audrey je veux entendre le cri du « »jambon de Bayonne »
à votre retour.
Hàte de voir les prochains épisodes.
Gros bisous les petits poulets chéris..
C’était plutôt atypique comme balade en barque en effet… On a bien rigolé après coup!