Viêtnam, de la ville à la montagne, pas de quoi s’Hanoïer

Les poulets font leur retour sur la scène du jeu de mots !

Après un court trajet en bus (pour changer), nous expérimentons une traversée de frontière sans encombres. Que c’est plaisant de ne pas avoir à négocier le montant d’une quelconque corruption lors d’un passage des douanes! Nous entamons notre troisième mois de voyage, et nous voici donc en terre vietnamienne pour trois petites semaines. Nous décidons de nous limiter au nord du pays, réputé moins touristique ; le Vietnam étant aussi tellement vaste, et les distances à parcourir en bus assez conséquentes.

Hanoï, royaume des scooters

Après un court arrêt juste après la frontière à Dien Bien Phu, nous prenons directement un bus pour la capitale vietnamienne bien connue pour son nombre impressionnant de deux roues (la nouvelle passion d’Audrey), et son offre gastronomique gargantuesque mêlant restaurants et stands de rues (la passion commune de nos poulets).

Les poulets sont bien chanceux, puisque nous arrivons dans notre camp de base grand luxe chez notre ami et hôte hanoïen Julien. Ce compatriote expatrié nous accueille comme des rois dans son nouvel appartement!

C’est donc frais et reposés que nous partons à la découverte de la ville. Dès les premières minutes, le contraste avec le rythme laotien est saisissant. Tout le monde s’active aux quatre coins de la ville et le trafic, composé d’un nombre invraisemblable deux roues, ne s’arrête jamais. Traverser une rue demande un peu d’habileté et pas mal de sang-froid, car ici le piéton est tout en bas de la chaîne alimentaire des priorités. Mais c’est certain, après quelques jours dans la capitale vietnamienne, nous serons passés maîtres dans la traversée de carrefours bondés!


Nous prenons plaisir à retrouver pour un temps une vie de citadins bien loin de nos habitudes durant nos découvertes des deux mois passés. Les déambulations dans le vieux quartier, les cafés et les pots par-ci, par là s’enchaînent. Un élément sera au cœur de nos pérégrinations citadines, la découverte culinaire vietnamienne! Street food, egg coffee, banh mi, pho bo, bun cha, cha ca la vong, on ne manquera pas de s’atteler à cette tâche!

PS : nos lecteurs vietnamiens nous excuserons le manque d’accents sur les mots de leur langue, tels que les plats mentionnés ci-dessus. Il faut l’avouer, même si elle est indispensable à la prononciation, ce n’est pas facile de trouver tous les accents sur nos claviers européens!

Nous en profitons aussi pour découvrir les rares endroits piétons d’Hanoï, les trottoirs étant devenus des parking à deux roues. Le week-end, le parc autour du lac de l’épée est très prisé des hanoïens. Il s’anime entre fitness en plein air, joueurs de badminton, d’échecs et jeunes étudiants en quête d’échanges avec les occidentaux pour parfaire leur anglais. Aussi, afin de découvrir cette ville tentaculaire et particulièrement le vieux quartier, nous décidons d’opter pour un « free walking tour » (autrement dit, un tour à pieds gratuit pour nos amis non-bilingues) en compagnie de deux jeunes étudiants vietnamiens en quête d’une pratique intensive de l’anglais. Cette demi-journée en compagnie de ces deux adorables jeunes s’est avérée très agréable (nous avons droit de le dire comme si nous étions des petits vieux pleins de sagesse, car ils étaient vraiment plus proches de la vingtaine que de notre trentaine). Découverte du vieux quartier, échanges sur les différences et ressemblances de nos cultures et sociétés, et démonstration de négociation à la vietnamienne pour l’achat d’un parapluie au marché. Nous avons donc pu leur apprendre qu’en Europe aussi les femmes se marient le plus souvent dans de belles robes blanches (ce n’est pas qu’une mode vietnamienne du moment) et que la couleur de nos yeux peut varier d’un individu à l’autre. De notre côté, nous en avons appris plus sur l’organisation familiale et les aspiration d’un jeune vietnamien des années 2000. Une riche expérience que nous renouvellerons avec plaisir lors d’une prochaine visite de capitale.

Enfin, histoire de diversifier nos activités qui gravitent quand même pas mal autour de balades, visites de pagodes, scooter, et recherches du gite et du couvert, nous décidons d’assister à un spectacle à l’Opéra d’Hanoï. Dénommé « My village », ce show est une retranscription moderne de la vie d’un village vietnamien mettant en scène des acrobates sur des bambous d’une dizaine de mètres. Une belle surprise grâce à la troupe pleine d’énergie et une mise en scène plus qu’agréable qui nous on fait renouer avec les sorties culturelles un peu délaissées ces derniers temps!

Nous complétons notre visite d’Hanoï par le musée ethnographique afin de mieux comprendre les 54 groupes ethniques peuplant le Vietnam. Une réelle diversité qui laisse pensif dans un pays en si fort développement économique et qui peine à conserver cette richesse! On en profite aussi pour renouer avec nos vieilles habitude en réservant un massage vietnamien. Alors, après le massage thaï qui est, il faut l’avouer, plutôt tonique, le massage vietnamien est lui aussi assez unique en son genre! Massage ne rime pas nécessairement avec relaxation dans ce pays mais avec efficacité. Audrey a bien ri en entendant les petits murmures de douleurs de Ben à ses côtés (écartelé par une petite vietnamienne trapue debout sur son dos), avant à son tour de se voir affliger quelques « claques » dans le dos en guise de réveil musculaire tonique! Ben a même eu le droit de se faire vraiment tirer les cheveux, sûrement afin d’activer l’irrigation ou un truc du genre.


Pour finir ce chapitre citadin à Hanoï, nous nous inscrivons à un atelier de fabrication de couteaux par le biais du site Backstreet academy. Oui, le tour du monde c’est aussi ça, se laisser aller à des activités que tu n’auras sans doute jamais l’occasion de refaire. C’est donc au cœur du quartier Blacksmith que nous avons droit à un cours privé. C’est dans leur petite gargote qu’un couple d’artisans dans le métier depuis 30 ans (et pas mal de générations) nous accompagne pour la création depuis zéro de nos couteaux. Nous sommes bien entendu équipés de nos EPIs (équipements de protection individuels – un t-shirt à manches longues et des lunettes pour les projections) pour suivre scrupuleusement les instructions qu’on nous donne. Audrey ne se blesse même pas (ce qui est tout de même un miracle, étant donné qu’en France, elle peut se couper avec un économe, ou même une éponge…)! Et c’est avec entrain que nous sculptons nos manches en bois à la machette, que nous martelons le métal provenant de chenilles de tanks à la masse, et que nous aiguisons nos lames pas peu fiers! Cela restera une très bonne expérience, et nous sommes ravis de ce DIY à la vietnamienne. Promis, vous aurez le droit de goûter une tranche de saucisson coupée avec nos nouveaux ustensiles dès notre retour.

Après quelques jours dans la peau de citadins, il est temps de nous laisser surprendre par la région d’Ha Giang située au nord-ouest d’Hanoï, non loin de la frontière chinoise.


La boucle d’Ha Giang ou la magnifique inconnue

Après la boucle de Thakhek au Laos, nous pensions en avoir déjà pris plein les mirettes. Grosse erreur, ce n’était rien en comparaison de la beauté pure que nous allions traverser dans la région d’Ha Giang. Nous avions tout de même une certaine idée en tête après avoir lu quelques blogs de motards avisés ayant parcourus cette région et nous savions que cette quatrième boucle à scooter s’annonçait prometteuse. Clairement chers lecteurs, ce parcours ne nous a pas déçus!

Dès le départ nous comprenons que nous allons être dans notre élément : peu de touristes, des hôteliers plus qu’agréables, et des paysages qui s’annoncent incroyables. C’est parti pour 4 jours de boucle à scooter (qui en deviendront 5 dû à une petit contretemps pour cause d’arrêt maladie d’Audrey – le certificat d’arrêt de travail a été rempli, ne vous inquiétez pas). La ville d’Ha Giang n’a pas grand intérêt hormis être le point départ de la boucle. Elle aura tout de même le mérite de nous accueillir dans un hôtel et loueur de scooter au personnel adorable et aux petits soins pour nous permettre de préparer cette boucle au mieux.

La météo s’annonce mitigée pour les jours qui arrivent et on doit donc avaler les kilomètres pour la première étape jusqu’à Dong Van. Mais dès la sortie de la ville on est déjà ravis, sourires toutes dents dehors, bluffés par ces paysages de rizières, de montagnes en arrière-plan et de routes bordées de cultures tenus par les locaux en plein labeur. Puis, des paysages presque lunaires et volcaniques à la tombée de la nuit offrent une nouvelle atmosphère à cette route à flanc de falaise qui nous révèle une autre facette du Vietnam. Un pays plus agricole, bien moins construit et surtout peuplé d’agriculteurs n’hésitant pas à gravir des montagnes à pics pour labourer chaque centimètres de ses flancs et y installer leurs cultures!

Dès notre arrivée dans la première ville étape Dong Van, une quiétude appréciable se fait sentir. Un calme qui ne durera pas, la ville étant prise d’assaut par les cars de touristes vietnamiens et chinois durant les week-ends. Mais s’ils viennent c’est qu’il y a une raison. Et hormis les paysages, le dimanche est dans la plupart des villages de la région (et principalement Dong Van) le jour de marché. Une vraie expérience pour les poulets! Une ambiance animée sorti d’un autre temps (vente de bestiaux, négociations musclées autour des rouleaux de tissus, vente de produits fermiers) tout ceci dans un environnement haut en couleur.

L’étape suivante de notre parcours est le « Ma Pi Leng ». C’est l’étape phare de cette boucle, d’une beauté incomparable (on s’arrête là et on laisse les photos parler pour nous). Entre montagnes, rizières et brume bien présente mais offrant une atmosphère somme toute particulière, nous en prenons pleins les yeux! Nous finissons la journée sous le soleil, ce qui, il faut le dire, a été assez rare depuis notre arrivée au Vietnam! C’est donc dans un « homestay » de Du Gia que nous profiterons des dernières lueurs du jour, des images plein la tête! Ah oui, par contre, les « homestay » ou maison chez l’habitant au Vietnam n’ont rien de comparable à chez nous puisqu’il s’agit en fait de grands dortoirs où nous serons une bonne vingtaine le soir autour du dîner. Nous avons quand même passé une excellente soirée en compagnie de touristes venant de tous horizons, ainsi que de la famille tenant ce superbe lieu. Une grande maison en bambou et bois au-dessus de rizières vertes fluo nichée dans une vallée entourée de montagnes, tout ce qu’on aime! En prime, l’alcool de maïs distillé par la maman et distribué à volonté par celle-ci, l’œil malicieux.

Cette région encore préservée d’un tourisme de masse ne tardera pas selon nous à être la nouvelle destination privilégiée des agences de voyage, de manière similaire à ce que connait Sapa actuellement (montagne rasée pour construire des parcs d’attractions, excellent). Nous avons été surpris par l’authenticité qui y règne et le peu de mise en avant de cette partie du Vietnam qui offre de paysages à couper le souffle. Nous sommes donc ravis, tout comme le peu de touristes rencontrés en moto, un sourire béat aux lèvres, heureux d’avoir eu la chance de découvrir cette région aux milles et un trésors!


Prochaine étape de découverte du Vietnam, la côte! La baie d’Halong nous appelle, mais ça c’est pour un prochain épisode des poulets voyageurs!

A bientôt,

Ben & Audrey

10 Replies to “Viêtnam, de la ville à la montagne, pas de quoi s’Hanoïer”

  1. La photo du bus de nuit surpeuplé aux allures de boîte est grandiose!
    Les paysages sont à couper le souffle!
    Continuez de nous faire rêver les poulets 🙂
    On vous embrasse
    Léa & Dodo

    1. Benjamin & Audrey dit : Répondre

      Ce premier bus de nuit était en effet bien folklo! Bisous à vous deux

  2. Ça ressemble pas à un bus VIP celui là par contre, je l’aurais sûrement mal vécu ! Belles photos, on a particulièrement apprécié le « sac-chien » 🙂

    1. Benjamin & Audrey dit : Répondre

      Oui ce bus là ne t’aurai pas plu Hélène ! Je vais essayer de te dégoter un de ces sacs pour un souvenir ! Bisous à vous deux.

  3. D’abord,vôtre chorale pour fêter mon anniversaire m’a fait bien plaisir.Ensuite ce nouveau « reportage »
    m’indique que vous tutoyez le niveau ultime des reporters professionnels! Qu’est ce que je peux dire
    comme couyonnades …….OUPS! j’ai dû faire une faute d’ortografe. Bon: à quand une vidéo sur l’
    aiguisage du couteau à fromage ?Bisous Michel.

    1. Benjamin & Audrey dit : Répondre

      Les couteaux que nous avons fait ne sont pas vraiment pour couper le fromage, tu verras!on est plus proche de la machette que du couteau à beurre ! Bisous

  4. Ah la la ! EL pais !
    Aaaah…les massages vietnamiens…la dernière fois j´en suis ressortie avec des bleus aux jambes…je pense que j´ai été le défouloir du masseur (petit, mais costaud !) pendant 1 bonne heure de souffrance ( et je suis loin d´être douillette !) – Audreych a surement du comprendre d´ou venait ma douceur naturelle 🙂
    ps: Dis donc vous continuez à m´impressionner…des objets tranchants dans l´histoire et zéro blessé…! *larmichette d´émotion*

    1. Benjamin & Audrey dit : Répondre

      Oui j’ai compris beaucoup de choses te concernant ma poule ! Ton pays nous a bien surpris ! Pas de casse jusque là, c’est assez fou ! Bisous

  5. Encore de très beaux paysages! Quel fou rire j’ai eu en essayant d’imaginer le massage sur Ben.
    Merci pour ce beau début de voyage au Vietnam. Je me régale et les photos de ces vietnamiens dans leur vie : c’est Génial. Gros bisous les petits poulets

    1. Benjamin & Audrey dit : Répondre

      Oui on t’apprendra à masser jp à la Vietnamienne Mary, un régal ! Gros bisous de Birmanie

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